Atelier Slam avec D-Track In
Thứ hai, 07 Tháng 3 2016 02:32

Chemise boutonnée jusqu’en haut, bermuda grisâtre et baskets assortis, David Dufour (connu sous son nom de scène de D-track) incarne bien son art : le slam, une forme de poésie orale hyper « cool », veuillez pardonner l’anglicisme, et sans prétention. Méfiez-vous quand même, car l’aisance de l’artiste ne se conjugue pas du tout avec la complexité linguistique qui se cache derrière ses slams extrêmement fluides et rythmés à l’oreille des novices, comme nous, les étudiants du Département de Français, avons appris plus tard.

 

 

 

 

Lieu insolite pour la diffusion de ce mouvement artistique qui rappelle un peu le rap, le Centre Régional Francophone d’Asie-Pacifique, situé dans l’enceinte de l’Université de Pédagogie, a accueilli jeudi dernier le jeune Champion Québécois de Slam 2013 dans le cadre du mois de la Francophonie. Inauguré par le Consul Général du Canada à Hô-Chi-Minh-Ville, l’atelier d’initiation au slam s’est déroulé avec une vingtaine de néophytes qui avaient pourtant hâte de découvrir aux premiers pas ce genre musical très créatif.

Pour éclairer nos lanternes, D-track nous a posé une myriade de questions portant sur les différentes techniques littéraires ainsi que les moyens stylistiques utilisés lors de la composition d’un slam : de l’assonance et l’allitération à l’hyperbole et la personnification, juste pour n’en citer que quelques exemples. Ensuite, un petit jeu de mots avec les prénoms (comme « Alex » dans « Je vais à l’extérieur » ou « Sophie » dans « Tu es trop sophistiquée ») a été exécuté sur un membre de l’auditoire dont le prénom a été ingénieusement intégré dans la phrase « Je suis très ravi de vous connaître » (À vous de deviner comment s’appelle cette fille chanceuse). Après une activité de brainstorming autour du mot « nostalgie », lequel a été proposé par un étudiant en troisième année, David nous a ensorcelés avec son talent incroyable en interprétant à l’impromptu un slam parfaitement en rythme à partir des huit mots clés relevés dans la première étape. (Voir photo d’illustration). Avant de conclure l’atelier, il était temps pour les slammeurs francophones « en herbe » de mettre leurs mains à la pâte en rédigeant par petits groupes un slam sur le thème de l’amour (bof, quoi d’autre) et en le récitant par la suite devant le vrai slammeur et leurs camarades. Le résultat était loin d’être médiocre, et ce ne serait peut-être pas une hyperbole de dire que D-track a été vraiment impressionné !

Alors, David, merci infiniment de nous avoir initiés au slam, et si jamais vous entendiez parler d’un jeune slammeur vietnamien, croyez bien que c’est l’un de nous.

Việt Nữ - le 3 mars 2016